Hello ladies and gentlemen !
May I introduce myself : Major Abbott S. Bowman, from the Royal Rifle Corps. "S" stands for "Saturnin", one of my ancestors was French. Well, perhaps I should speak in your language but je vous demande d'avance de pardonner mes erreurs, je n'en maîtrise que les rudiments. Suffisamment pour commander un Château d'Yquem dans l'un de vos charmants restaurants, cependant.
J'ai combattu sur tous les champs de bataille dans laquelle la glorieuse Armée Britannique a été engagée au cours des siècles. J'ai chassé le tigre au Bengale, l'éléphant au Kenya, l'escargot en Bourgogne. Je me suis livré à des concours de boisson avec les pires soiffards que la Terre ait portés. Je suis là aujourd'hui pour vous servir de guide vers une destination de rêve dont vous voyez derrière moi l'un des paysages.
Mais commençons par le commencement...
Notre destination : Madère. Une petite île de 727 km2 perdue dans l'Atlantique, située à environ 700 km des côtes marocaines et 2447 km de mon pub préféré, The Wild Goose à Gloucester.
Un climat très doux toute l'année, un peu trop sec cependant, pour quelqu'un qui comme moi aime porter le trenchcoat. Une végétation luxuriante, des paysages à couper le souffle.
C'est portugais, bien sûr, mais Dieu merci les Britanniques y ont suffisamment investi au cours des siècles pour que l'endroit soit civilisé.
Pour y aller, j'ai pris l'avion. Barcelone-Lisbonne, puis Lisbonne-Madère. Ces aéroplanes modernes, ça ne vaudra jamais l'un des fleurons de l'aviation britannique comme le de Havilland "Mosquito", mais au moins les boissons sont servies par des hôtesses avec des coiffures dignes de ce nom.
Ici, on survole le centre de l'Espagne et ça sent bon le western spaghetti.
Mon hôtel, le Four Views Baia. Dans le temps, je serais descendu au Reid's Palace, un établissement créé à la fin du 19ème siècle par un Britannique, William Reid. Parmi les clients célèbres, on peut citer Sir Winston Churchill, George Bernard Shaw ou Roger Moore. Malheureusement, l'hôtel est fréquenté aujourd'hui par des milliardaires russes aux manières aussi lourdingues que leurs clinquantes limousines blindées. On y pratique encore néanmoins l'afternoon tea.
Dominant la baie de Funchal, le fort du Pic, bâti au début du 17ème siècle pour accueillir la garnison de 300 hommes censée protéger la ville contre les nombreuses attaques de pirates et corsaires. Hmmm, une armée portugaise, ça ne doit pas valoir bien mieux niveau discipline qu'une armée mexicaine...
Le casino de Funchal, bâti en 1970 par l'architecte brésilien Niemeyer. Vous le connaissez bien, vous les Français : le siège du Parti Communiste Français, c'est lui, celui du journal l'Humanité, aussi. "Parti Communiste" et "Humanité" dans la même phrase, how shocking, isn't it ?
Pour en revenir au casino, je n'y ai pas été. J'ai eu peur d'être déçu en voyant qu'on laissait rentrer des clients sans habit de soirée.
Puisqu'on est dans le communisme, voilà un bâtiment qui n'aurait pas détonné dans certains pays coincés derrière le rideau de fer dans les années 50. Même son nom, le Mercado dos Lavradores, fait penser aux masses laborieuses. Il s'agit en fait du marché de Funchal, inauguré en 1940 et construit dans le style "estado novo" du dictateur Salazar.
A l'intérieur, c'est un enchantement pour les yeux, les oreilles... et les narines.
Ici, fleurs exotiques, canne à sucre, bananes.
Machete...
Le sabre noir, ou espada, un poisson de 1 m de long qui vit à plus de 1500 m de profondeur. Si la morue est le poisson le plus consommé au Portugal, à Madère elle est détrônée par cette bestiole au physique ingrat. On le sert notamment pâné accompagné de bananes.
Puisqu'on parle art culinaire, je ne résiste pas à l'envie de vous montrer cette photo de l'unique contribution de l'Angleterre à la gastronomie internationale : le full English breakfast...
Ah, on me ferait peut-être une réduction, ici.
La quinta de las Cruzes. Une quinta, c'est une propriété rurale, avec la maison principale, une chapelle, et un jardin.
Bon, vous je ne sais pas, mais moi je suis un peu fatigué, alors on va remettre la suite du récit à plus tard.